le Maine Coon et la polydactylie

Définition du Larousse :

Malformation congénitale, généralement héréditaire, caractérisée par l'existence d'un doigt ou d'un orteil surnuméraire, plus rarement de plusieurs.

En voilà un terme sorcier pour une caractéristique si ancienne du Coon Cat. Mais au final si simple : poly = nombreux, plusieurs et dactyle = doigts. La polydactylie est le fait d’avoir des doigts surnuméraires. De fait, la polydactylie existe dans de nombreuses espèces animales dont l’Homme et n’a rien d’extraordinaire, 2 enfants sur 1000 seraient polydactyles. En règle générale, un chat a 18 doigts (5 à chaque patte avant et 4 à chaque patte arrière).

Histoire de la polydactylie chez le chat et le Maine Coon :

Darwin (dans "The Variation of Animals and Plants Under Domestication") en parle déjà dans les années 1850 : "J'ai entendu parler de plusieurs familles de chats à six doigts, dans l'une d'elles cette particularité est transmise depuis au moins trois générations." 

Les chats polydactyles les plus connus étant les Hemingway cat ; dans les années 30, C'est ici qu'apparut un chaton inhabituel qui avait été amené de Boston par son ami le capitaine Stanley Dexter. Le chat était de race Maine Coon. Mais sa caractéristique principale était qu'il avait six doigts sur ses pattes avant. En général, ces chats sont souvent gardés à bord de navires, car les marins superstitieux pensaient qu’ils portaient bonheur. Les descendants de Snowball vivent toujours dans la maison de Key West.



 



La polydactylie chez le coon :

Deux races de chats sont reconnues comme historiquement polydactyle : le Pixie Bob (race fondé sur un chat polydactyle) et le Maine Coon. Il semblerait qu’autrefois 40% des maine Coons étaient polydactyles, mais nous ne pouvons nous appuyer sur aucun écrit. Même s'il semble raisonnable de penser que 25% des Maine Coons étaient polydactyles car cela correspondrait aux règles de la génétique, mais ce chiffre pouvait atteindre 40% sur des îles ou des endroits reculés du Maine. Car, comme le type, il faut bien envisager une chose la polydactylie s'est propagé grâce à la dominance du gène et grâce à la pauvreté de la population féline du Maine. Comme on l'a vu la naissance du Maine Coon est lié aux échanges maritimes et le long de la rivière Kenebec, hors les chats polydactyles étaient recherchés par les marins pour leur habileté à la chasse, et parce qu’ils portaient chance. Il semblerait que la polydactylie est apparu autour de Boston et ce soit étendue grâce aux échanges maritimes. C'est grâce à tout cela que le gène de la polydactylie a pu se lier étroitement à la race du Maine Coon, pour entrer dans ses caractéristiques profondes comme le long manteau et le corps robuste pour pallier aux rudesses de l'hiver. Ces premiers chats étaient appelés des "Maine cats" ou des "Cooncats" et des écrits d'auteur du Maine parle de ces chats dès 1850.  En revanche, nous savons qu’un membre du MCBFA (Maine Coon Breeder Fancier Association) raconte avoir acheté une peinture à l’huile de 1876 représentant une femelle Maine Coon blanche avec ses 2 chatons : un blanc et un brown tabby polydactyle.

Disparition du coon polydactyle : les raisons

Dans les années 70 le MCBFA a mis en place la rédaction du standard de la race pour les différentes associations de chats, afin que le Maine Coon puisse participer aux expositions. De grandes discussions eurent lieu sur le coon poly, car il s’avère que l’acceptation du Maine coon  dans les expositions était difficile. De nombreuses associations étaient réticentes et le considérait seulement comme un « chat de ferme », la polydactylie ne faisant que renforcer cette image. Afin d’éviter tout conflit, il fut décider de faire un standard sans la polydactylie, avec pour objectif qu’une fois le Maine Coon accepté, on intègrerait la polydactylie. 

Premier standard du MCBFA « winter 1970 »

Le fait le plus invraisemblable est que lorsque le standard de race et d’exposition fut accepté, si le coon polydactyle n’avait pas accès au podium, il était accepté et avait droit d’être enregistré comme chat de race… Quelques éleveurs continuèrent de travailler avec des polydactyles en arrière-plan, mais certains éleveurs fans de podium dénigrèrent cette particularité et militèrent pour qu’il n’y ait plus de MC polydactyle afin que le pool génétique en soit exempt. Les éleveurs qui continuaient de produire des coons polydactyles furent simplement écartés de ces cercles. Malgré des textes ou étude comme celle de Danforth  en 1947, montant que la polydactylie n’était qu’une particularité bénigne, la campagne de dénigrement se poursuivie durant des années. 

 Dans le livre de Marilis Honidge “That Yankee Cat, The Maine Coon”, 1981, il est rapporté que le nombre de griffes des pieds était le plus controversé de toutes les questions dans l’établissement d'un standard pour "le Maine Coon". Selon Hornidge "le Maine Coon traditionnel était fréquemment un polydactyle ou un chat à plusieurs doigts." Elle a, plus tard, déclaré que "les polys étaient si chers aux cœurs du groupe originel d'enthousiastes qui ont rédigé le standard du MCBFA, que plutôt que de diviser les rangs, une classification spéciale avec son propre standard avait été fondée pour eux". Elle a aussi noté que "c'était la dernière modification du standard qui fut faite et finalement les polys furent les victimes des maints efforts pour qu’un standard unique soit adopté largement". Une fois la clause du poly ayant été enlevé du standard, les gens ont supposé que c’était parce que c'était considéré comme une difformité. Pendant les trente années suivantes la politique, non écrite, de la MCBFA était que le poly n'a pas existé.

En 2005, on estimait la population de Maine Coon polydactyle à seulement 2%, mais ses chiffres sont non-officiel. Toutefois, de nombreux éleveurs et amateurs de poly se mobilisèrent pour réintroduire le polydactyle et le faire enfin accepter sur les podiums.

Réinsertion du coon polydactyle 

Entre 2001 et 2004, des éleveurs amoureux du maine shag se mobilisèrent comme jamais pour sauver le polydactyle. Rejoins par des amateurs, ils fondèrent des groupes, réunirent des informations, textes, études, … montrant que ce n’était pas une tare handicapante comme la rumeur populaire le laissait entendre. En septembre 2005, le TICA (The International Cat Association) fit entrer la polydactylie dans la catégorie des nouveaux traits du Maine Coon.  En 2008, le club ‘’New Zealand Cat Fancy’’ est entré dans l’histoire comme le premier club membre du World Cat Congress et le premier livre d’origines au monde à modifier le standard du Maine Coon pour autoriser les polydactyles en compétition.

A ce jour, ni le LOOF, ni le CFA ne reconnaissent la polydactylie en concours. Si le LOOF autorise les polydactyles à être jugés, ils ne peuvent prétendre à aucun titre. Donc, nous devons encore militer pour que le Maine Coon polydactyle soit reconnu dans ces associations. Malheureusement, en 2021, on peut toujours voir sur les réseaux sociaux, au détour d’un forum ces vieilles croyances sur les polydactyles perdurer. Mais de plus en plus d’élevage travaillent avec des polydactyles, et une campagne de popularisation de la polydactylie a déjà eut des effets bénéfiques sur la population de Maine Coon.

Il est à noté que le Maine Coon polydactyle est enregistré au LOOF, mais ne peut prétendre à un titre en exposition. Normalement, la mention P ou PP (4 pattes) suit le nom du chat sur le pedigree. Si vous souhaitez faire des expositions, il sera préférable de chercher des expositions TICA.

La polydactylie

La polydactylie est due à un gène à caractère autosomique dominant simple. Pour qu’un chaton soit polydactyle, un de ses parents l’est obligatoirement. Le gène de la polydactylie a été nommé le gène Pd.  Plusieurs scientifiques comme Danforth et le docteur Solveig Plfueger ont dit qu’il s’agissait d’une particularité non létale même chez les homozygotes, et non d’une tare. Dr Sarah Hartwell: « la polydactylie la plus communément rencontrée chez le chat est un caractère autosomique dominant simple (non lié au sexe) qui n’a aucun effet néfaste sur le chat et n’est pas associé à d’autres anomalies »


Le mode de transmission « théorique » est le suivant :

Il est difficile de savoir si son chat est homozygote ou non, et dans la plupart des élevages c’est le cas 1 qui est le plus souvent utilisé. Mais en méconnaissance du statut de ces chats sur son statut d’homozygote ou non fait que les autres cas doivent être fort possible.

Pour tous les cas, nous prenons 2 individus A et B,  

P est l’allèle de la polydactylie, et p est l’allèle de la non-polydactylie,

Les 2 individus seront porteurs ou non de l’allèle P (polydactyle), en jaune l’allèle p : non polydactyle, en orange les chatons porteurs d’un allèle P (hétérozygote polydactylie), et en rouge les porteurs de l’allèle P : polydactyle.

Morphologie de la polydactylie :

Il existe deux formes morphologique de polydactylie

Sur le document suivant vous pouvez voir la différence entre pattes normales et polydactyles.

Pour les pattes avant on parle souvent de deux formes : les mitaines ou moufles qui montre la présence de "pouces opposables", et les pattes hamburgers où les doigts sont tous au même niveaux..